Le troc ancien: un leurre créé par les économistes modernes ?

Par Le 27/04/2020 0

Dans Politique-économie

Le troc ancien : un leurre créé par les économistes modernes ?

 

Adam smith

Adam Smith est un philosophe et économiste écossais des Lumières, ces derniers étant très affiliés à la franc-maçonnerie, apparue au même moment. Il reste dans l’histoire comme le père des sciences économiques modernes, dont l'œuvre principale, publiée en 1776, La Richesse des nations, est un des textes fondateurs du libéralisme économique.

 

Voici une interview parue début février 2020 de l'économiste Michel Ruimyprofesseur à Escp​-Europe et à Sciences Po. C'est bien sûr sujet à débats, en commençant par se poser des questions primaires, voir ingénues : les anciens peuples (des chasseurs-cueilleurs au néolithique, voir jusqu'à la création de la monnaie d'échange il y a presque 3000 ans) avaient-ils une idée consciente de la signification même d'une quelconque "économie" ? Ne voulons-nous pas absolument prêter à nos ancêtres notre propre modèle de pensée et d'organisation ? Notre propre individualisme, égo, violence, notions de nations-tribus et notions de familles et formatages organisés par l'éducation et société ?

Quel était l'intérêt pour l’économiste Adam Smith de placer historiquement le troc avant la monnaie ? Était-ce une erreur ? 

Michel Ruimy :  L’idée d’Adam Smith selon laquelle le troc a été le précurseur de la monnaie c’est-à-dire que la monnaie a été inventée pour surmonter les difficultés du troc, est tendancieuse. En effet, cette technique d’échange attribuée aux sociétés primitives est largement remise en cause par les anthropologues (Humphrey, Ingham, Mauss)

Nulle part dans le monde il n’a été possible de trouver une société qui fonctionnait strictement sur ces bases. Il a même été possible, à travers l’exemple des sociétés amérindiennes, de prouver que le troc et l’échange marchand n’y étaient pas présents avant l’arrivée des Européens. Plus encore, ces sociétés ont déployé diverses pratiques sociales et justifications symboliques afin de réduire l’incidence des rapports marchands dans leur organisation sociale et ce, avant, pendant et après la colonisation européenne

Pourtant, la vision : « Avant la monnaie, il y avait le troc » fait autorité dans les sciences économiques et dans la conscience collective. Si cette phrase, maintes fois entendues, se révèle un mythe, elle est loin d’être anodine. Cette allégorie est l’élément-clef des économistes classiques pour fonder leur théorie de la valeur. Notre conception moderne de valeur de la monnaie en découle directement

L’entreprise de Smith se révèle donc être un projet normatif issu de la société marchande libérale. Au vu de certains dysfonctionnements, un renversement de cette position serait souhaitable et permettrait d’élargir l’univers des possibles pour nos sociétés marchandes occidentales.

Était-il conscient de porter le contre mythe du communisme primitif et matriarcat primitif ?

Lire la suite ci-dessous :

Michel Ruimy : Je ne sais pas s’il était conscient de la portée, des impacts de sa théorie et des idées qu’il a développées. 

En tout état de cause, certaines études scientifiques portant sur les sociétés primitives identifient celles-ci comme matrilinéaires (l’identité des enfants et l’héritage se transmettent par les mères) et matrilocales (les hommes lors de leur mariage quittent leur groupe d’origine pour aller vivre chez leurs compagnes). De plus, ces sociétés vivant dans de grandes maisons collectives où cohabitaient plusieurs familles, cette organisation sociale porte les traces d’un communisme primitif

Le passage à un système patriarcal résulte de l’apparition de la propriété privée et la captation des richesses par les hommes qui changent le système d’héritage pour que leur fortune reste dans leur lignée (entre 7000 et 6000 ans avant maintenant d'après certains chercheurs - voir plus bas). Ce qui implique également un passage à la monogamie des femmes afin que l’identité du père soit certaine.

Chaque discipline des sciences sociales et humaines se concentre sur celles qui l’intéressent. Les philosophes s’intéressent aux valeurs ayant trait à la vérité, le bien et le beau… Les anthropologues se concentrent sur les valeurs liées à la transmission et à la reproduction humaines… Les psychologues étudient celles qui sont en rapport avec la santé mentale... Les sociologues les valeurs liées aux transformations sociales… Depuis Adam Smith, les économistes analysent notamment les valeurs qui affectent les mécanismes du marché. À l’instar des idées, les divers contours de la notion économique de la « valeur » (valeur d’usage, valeur marchande…) ont transformé les civilisations qui sont entrées alors en compétition pour survivre et se développer.

Dans la mesure où la monnaie correspond à une unité de compte réelle (matière première, production) mais aussi fictive (mode, luxe, valeur marchande), le troc aurait-il pu exister en créant des unités de valeurs ? 

Michel Ruimy : Vaste question philosophique ! 

La notion de valeur est souvent utilisée au pluriel. Il semble, en effet, difficile de considérer comme de même nature l’impression esthétique qui nous fait trouver un tableau saisissant, le respect pour une décision politique courageuse, l’approbation d’un acte charitable, l’admiration pour une performance intellectuelle, etc. Les choses étaient plus simples quand on ne parlait pas de valeurs au pluriel mais au singulier.  

Or, une fois ancré dans les esprits que, dans le domaine des valeurs, chacun doit pouvoir juger en toute liberté de conscience, il devient possible que différents individus agissent au nom de valeurs non seulement qui s’opposent, mais dont on peut se demander si elles sont comparables entre elles. Du coup, la suprême valeur n’est-elle pas la liberté, puisque c’est elle qui nous permet de choisir entre les autres valeurs ?

Ainsi, se poser la question de savoir si le troc aurait-il été capable de créer des unités de valeurs revient à se demander s’il pouvait créer une société fondée sur la liberté des individus. Difficile d’y répondre d’autant que Sartre a même été jusqu’à soutenir qu’en dehors de l’engagement de l’individu qui les choisit, les valeurs n’existent pas

On voit donc, au travers de ces quelques réflexions, toute la difficulté pour un système de créer des unités de valeurs.

L'économie de don aurait-elle pu elle aussi être institutionnalisée ? Un autre système que celui de la monnaie aurait-il pu voir le jour ?

Michel Ruimy : Une économie du don n’est pas une économie sans argent, au sens où il suffirait d’ôter toute valeur aux billets de banques et aux flux monétaires pour que, soudainement, nous nous retrouvions dans une économie fondée sur le don. 

Une économie du don annule tout échange, qu’il s’agisse de l’échange d’un objet contre une somme d’argent ou de l’échange d’un objet contre un autre (ou plusieurs autres). Par conséquent, le troc et les systèmes de monnaies locales ne font pas partie de l’économie du don car, même si ces principes excluent l’utilisation de l’argent proprement dit, ils se fondent toujours sur l’idée que tout objet et tout service a une valeur pour les deux parties en présence et qu’il peut être acquis à la condition qu’on le compense par un objet ou un service qu’on aura évalué comme ayant la même valeur (cette valeur étant évidemment directement liée à l’offre et à la demande existantes pour ces deux objets ou services).

Avec le don, on sort de la logique d’échange, toujours conditionnée à l’objet que l’on reçoit en retour, à la confiance plus ou moins importante que l’on accorde à celui avec qui la transaction est effectuée, au contexte général qui rend l’objet plus ou moins rare et plus ou moins recherché, etc. Avec l’économie du don, on entre dans l’inconditionnel : je donne cet objet dont je n’ai pas besoin actuellement à une personne qui en a besoin, sans attendre un « retour » de sa part. Il n’y a donc pas de réciprocité immédiate. 

Or, la réciprocité immédiate que crée l’échange d’argent est précisément ce qui détruit le lien social : imaginez un parent qui présenterait à son enfant atteignant la majorité la facture de tout ce que celui-ci lui aurait coûté au cours de sa vie. Que signifierait, pour l’enfant, que de régler la somme, sinon qu’il romprait, par là, tout lien avec son parent, qu’il n’aurait plus de « dette » auprès de lui ? Le lien social se noue, vit et se renforce lorsque nous passons dans une logique d’inconditionnalité, lorsque nous comprenons qu’il n’y a pas de retour immédiat et définitif, lorsque, tout simplement, nous donnons. 

Le don inconditionnel est le seul qui puisse faire naître un sentiment de gratitude fort et donc qui fasse que nous vivions réellement ensemble. Sous cette condition, l’institutionnalisation d’une telle société aurait pu être possible. Mais, aujourd’hui, la prééminence de l’argent dans nos sociétés marchandes nous laisse peu d’espoirs quant à l’émergence d’une telle société. 

Quant à avoir une économie autre que monétaire, l’un des apports théoriques fondamentaux de l’étude de la transition en Russie des années 1990 montre que la monnaie ne peut ni sublimer, ni se substituer à des liens sociaux qui coexistent. Elle peut en modifier les conditions de fonctionnement, mais elle en est dépendante. Il y a donc une véritable dialectique de la monnaie, que toute tentative de réduction, qu’elle soit néoclassique ou autre, mutile. Plus que la disparition, il conviendrait de limiter le champ de son intervention.

Référence : https://www.atlantico.fr/decryptage/3586971/le-troc-aurait-precede-la-monnaie--petite-deconstruction-d-un-mythe-adam-smith-argent-echanges-the-wealth-of-nations-michel-ruimy

 

Sur le matriarcat préhistorique : MatriarcatMatriarcat (614.51 Ko)

Sur le patriarcat et matriarcat : Deux ans après #Metoo et #balancetonporc censés révolutionner les rapports hommes-femmes, où en est-on ? Dans ce contexte toujours confus, Signes des temps prend le temps de réfléchir à ces notions de patriarcat et de domination masculine que tout le monde agite, en les replaçant dans le temps long. La domination masculine a-t-elle toujours existé ? De quand peut on dater l’avènement des sociétés patriarcales ? S'il est vrai qu'elles les ont précédés, les sociétés matriarcales étaient-elles plus égalitaires ?

Sous le terme nouveau de "féminicide", la presse se fait l’écho de meurtres de femme pratiquement une fois par semaine. Dans son numéro du 23 septembre, Charlie Hebdo nous apprend que le Planning Familial, qui a joué un rôle central dans la lutte pour la contraception et l’avortement dans la seconde moitié du XXe siècle, s’apprête à revenir sur la définition du féminisme universaliste qui était la sienne jusqu’à présent et que certaines de ses antennes soutiennent les militantes du burkini. On a également appris cette semaine la condamnation  en première instance de Sandra Muller. La journaliste à l’origine du mouvement #balancetonporc a été condamnée pour diffamation à payer 15 000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion, l’homme qu’elle avait "dénoncé" pour lui avoir fait une remarque déplacée, et qui l’accuse depuis de harcèlement. Pendant ce temps, nul ne sait avec certitude où en sont, en France, les affaires Tariq Ramadan, ou aux Etats-Unis l’affaire Weinstein dont le scandale a lancé le mouvement de révolte.

Dans ce contexte confus, il peut être utile d’essayer de prendre du champ et de réfléchir sur ces notions de patriarcat que tout le monde agite. Et c’est ce qu’on va essayer de faire aujourd’hui grâce, notamment, à Camille Chaplain et Michèle Idels, traductrice et éditrice du livre événement de près de 600 pages publié aux éditions des Femmes, Les sociétés matriarcales, de la chercheuse allemande Heide Goettner-Abendroth. Grâce à l’historien Ivan Jablonka qui vient de publier Des hommes justes. Du patriarcat aux Nouvelles masculinité. Et avec Peggy Sastre, éditorialiste au Point, journaliste spécialiste des questions de biologie comportementale, et auteure notamment de La domination masculine n’existe pas.

Michèle Idels : Dans son livre, et à partir des recherches qu'elle a menées, Heide Göttner-Abendrot démontre que la domination masculine - contrairement à ce qu’ont pu dire un certain nombre d’anthropologues - n’est pas éternelle ni universelle. Et qu’elle a été précédé par un autre type de sociétés. Mais ce qui ressort de ses travaux, c'est que le matriarcat ne serait pas comme l'image inversée du patriarcat. En revanche, elle démontre que des "sociétés matriarcales" existent, dans lesquelles vivent encore aujourd’hui encore 3 millions de personnes sur les divers continents. Celles-ci ne sont pas des sociétés de domination des hommes par les femmes, ce sont au contraire des sociétés non hiérarchiques, de partage et d’égalité. Des sociétés d’équilibre.

Ivan Jablonka : S’appuyer sur des sources une chose fondamentale en histoire. Une chose est par exemple d’observer les sociétés par exemple les Moso en Chine du sud, une autre est de se demander quelles étaient les sociétés patriarcales ou matriarcales au Ve millénaire avant notre ère. On n’a pas de preuves que les Moso existaient il y a 5 000 ans. Une chose c’est les traces que l’on a des sociétés du paléolithique supérieur ou du néolithique, une autre chose sont les observations ethnologiques que l’on peut faire à partir de sociétés du XXe et du XXIe siècles. Je ne suis pas sûr que le patriarcat ait toujours existé, c’est en effet difficile à prouver pour des sociétés sans écriture et qui nous ont laissé très peu de traces matérielles comme celles du paléolithique supérieur. Mais la conclusion à laquelle je suis parvenue en menant ce travail d'historien c’est que l’enracinement définitif de la domination masculine pour l’Europe coïncide avec la fin du Néolithique, 4 000 ans avant notre ère. A partir de ce moment-là, les hommes vont monopoliser ces grandes inventions que sont l’écriture, puis l’Etat, les armes de guerre ou encore les monothéismes.

Ivan Jablonka : Ma démarche est historique mais aussi politique, je pense qu'il faut complexifier et politiser le masculin, et savoir si l’on peut dater l'avènement du patriarcat est une question importante. Je pense par exemple aux travaux de Marija Gimbutas qui dans les années 1980 développaient la thèse d’une religion d’une déesse-mère qui aurait existé au IVe millénaire avant notre ère, avant d'être balayée par des peuples armés venus des steppes eurasiatiques (l'hypothèse Kourgane). Cette thèse a été réfutée par l'archéologue Jean-Paul Demoule qui montre qu'il n'existe aucune preuve d'un écroulement de sociétés matriarcales remplacées vers l’âge du bronze par des sociétés, des religions ou des institutions venus de l’est.

YH : Jean-Paul Demoule a été lui-même ensuite réfuté en 2015 par trois études génétiques qui soutiennent l' hypothèse Kourgane de Gimbutas concernant l' Urheimat indo-européen . Selon ces études, les haplogroupes R1b et R1a, désormais les plus communs en Europe (R1a est également commun en Asie du Sud) se seraient étendus des steppes russes, avec les langues indo-européennes; ils ont également détecté une composante autosomique présente dans les Européens modernes qui n'était pas présente dans les Européens néolithiques, qui aurait été introduite avec les lignées paternelles R1b et R1a, ainsi que les langues indo-européennes. Ref. :  "La migration massive de la steppe est une source de langues indo-européennes en Europe" .bioRxiv : 013433. arXiv : 1502.02783 . doi : 10.1101 / 013433 +  "Génomique de population de l'Eurasie de l'âge du bronze".La nature . 522(7555): 167-172. Bibcode : 2015Natur.522..167A . doi : 10.1038 / nature14507 . PMID  26062507 +  "Huit mille ans de sélection naturelle en Europe" . bioRxiv : 016477. doi : 10.1101 / 016477

Michèle Idels : En effet, celles et ceux qui se sont risqués à travailler sur ces questions ont souvent été réfutés violemment. Dans son livre, Heide Göttner-Abendrot relève à quel point les recherches faites avant elle sur les sociétés matriarcales ont été sporadiques, et la façon dont les anthropologues qui s’y intéressaient ont été relégués à une forme de marginalité. Mais surtout, au travers de plusieurs exemples, elle met au jour le biais masculiniste qui a guidé les réfutations de ces travaux antérieurs. Je pense que ce livre va apporter une somme de connaissances qui manquent à la conscience humaine aujourd’hui. 

Peggy Sastre : Le livre de Heide Göttner-Abendrot est intéressant, et pour moi, sa démonstration n'est pas incompatible avec une approche biologique de ces phénomènes. Il montre justement comment toutes ces différentes formes du matriarcat sont reliées aux écosystèmes et aux écologies spécifiques de chaque région. L’argument qui consiste à invalider une lecture biologique parce qu’il y a toute une gamme de phénomènes ne tient pas : depuis Darwin, la biologie montre aussi comment par les interactions avec les environnements chacun trouve sa niche. 

Ref. : https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/societes-patriarcales-vs-societes-matriarcales-peut-dater-la-naissance-de-la-domination-masculine

 

Nous avons vu dans d'autres articles de ce site que toutes les civilisations méso et sud américaines n'ont pas connu la monnaie d'échange avant l'arrivée des Espagnols et/ou Portugais, ce qui ne les a pas empêché de vivre pendant des milliers d'années et de bâtir de magnifiques constructions, d'inventer les mathématiques, d'étudier l'astronomie et pour certaines d'écrire, tout en éliminant la famine pendant de longues périodes (ce qui est possiblement le principal de ce qu'on pourrait attendre d'une civilisation évoluée). Ces articles, issus d'ouvrages et d'études cités en références démontrent aussi que non seulement toutes ces sociétés n'étaient pas basées sur une économie de valeurs matérielles, mais qu'en plus, elles évitaient absolument toute idée de troc : le principe était qu'il n'y avait pas d'échange d'une main à une autre chez l'individu : tout le peuple devait donc être assimilé à une unité une et indivisible. On ne s'échange pas avec soi-même. C'est la principale raison des grands empires amérindiens, dès leurs débuts pratiquement (et possiblement pour les premiers eurasiens) : il était proposé aux nouveaux peuples rencontrés lors de l'expansion une adhésion, protection et élévation spirituelle, une organisation de stockage et distribution très élaborée. En échange d'une participation (travail) à la société, la nourriture, logement, loisirs et outils était proposée, sans intermédiaire monétaire. Il est supposé qu'une grande partie des tribus rencontrées acceptaient le "deal", et que celles qui refusaient étaient annexées de force si certaines spécificités locales étaient intéressantes pour la communauté (et de toute façon, isolées, elles ne pouvaient survivre très longtemps devant la poussée de ces empires - ou cités-Etats comme pour les Mayas expansifs aussi). Et il est utile de rappeler que ces civilisations n'étaient pas constituées de quelques centaines ou milliers d'individus, mais bel et bien de millions d'individus... leurs mondes étaient peut-être limités à leurs Empires très étendus, mais le principe n'a en fait aucune limite, sauf celle du globe, et est adaptable...

 

Yves Herbo/MPSA, 27-04-2020

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